D
eux cents personnes se sont rassemblées pour s'opposer aux propositions faites dans cette zone rurale.
Deux cents personnes, enseignants, élus, parents d'élèves, se sont
rassemblées, ce mercredi 31 janvier, devant la sous-préfecture du Vigan,
pour dire leur opposition aux fermetures de classes pressenties dans
les Cévennes méridionales, à savoir Aulas, Le Vigan (maternelle),
Molières-Cavaillac, Montdardier, Peyregrosse et Sumène.
Cette manifestation avait pour objectif de s'opposer à ces propositions,
mais aussi de mettre en avant les spécificités de l'enseignement dans
cette zone rurale cévenole et de “réfuter l'application systématique
d'une simple moyenne mathématique”. Mais de parler moyens.
Côté syndicat
Pour Frédéric Vacquier (SNUipp-FSU), il faut arrêter de raisonner uniquement sur des ratios lorsqu’on parle qualité de l’enseignement. Le Gard devrait obtenir treize postes. “Nous estimons qu’il en faudrait 40, rien que pour les dédoublements annoncés. Alors l’administration racle les postes surtout en zone rurale. Avec la suppression des contrats aidés, nous subissons la double peine. Il faut continuer à se mobiliser avant le Comité technique spécial départemental (CTSD) du 7 février. C’est lui qui traite de la carte scolaire et de la gestion des moyens. Ses décisions seront validées ensuite le 15 février par le préfet et le Dasen. Et il sera trop tard.”“L'Etat déshabille Pierre pour habiller Paul”
Cette année, 120 postes ont été attribués à l'Académie de Montpellier
(treize pour le Gard) pour l'enseignement primaire. Selon les services
académiques, le besoin en postes uniquement pour les dédoublements des
CP et CE1 en Réseau d'éducation prioritaire s'élèverait à 180.
Quant aux postes pour pallier la croissance démographique de certaines
communes, il faudra bien les trouver. Pour Frédéric Vacquier, du
SNUipp-FSU, pas de doute, “les ouvertures de classes nécessaires se
feront par le biais de fermetures ailleurs. L'État déshabille Pierre
pour habiller Paul. Nous refusons d'être Pierre et de servir de
réservoir de postes pour les annonces ministérielles”.
L'importance vitale d'une école n'est plus à démontrer, elle est source
de vie, elle dynamise les villages. C'est leur avenir qui peut en être
obéré, l'enseignement étant une condition amont à l'installation de
familles. “La fermeture d'une classe a un coût social élevé”, a souligné
Laurence Boulet, enseignante à Aulas, où une classe est menacée. “Avec
un niveau accueillant les grandes sections maternelles CP, CE1 et un
autre CE2, CM1, CM2 on peut bâtir les fondamentaux. On vise
l'excellence, on développe des activités décloisonnées, ouvertes sur
l'environnement. Avec une seule classe, donc un seul niveau à 26 élèves,
c'est impossible.”
“Disparition d'un service public essentiel”
“Quant à fermer une classe unique, c'est au bas mot 45 minutes matin et
soir à imposer à de très jeunes élèves et une disparition d'un service
public essentiel”, ont souligné les élus.
Une délégation a pu présenter ses revendications au sous-préfet Gilles
Bernard, qui a “paru sensibilisé aux arguments développés par les
enseignants et les élus concernant les particularités du terrain tant
géographiques que sociales”.
“Nous sommes dans un territoire identique au département de la Lozère,
avec une ruralité par bien des points comparables mais où
l'administration n'applique pas les mêmes critères, pourquoi ?”, s'est
étonnée Hélène Meunier, conseillère départementale.
Correspondant Midi Libre : 06 78 44 10 58
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